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s’occuper d’autres choses que de recueillir la succession d’Aliverdi. On se persuade de plus en plus que le messager n’est qu’un imposteur ; il reçoit l’ordre de sortir sur-le-champ de la ville, et comme il hésite et tarde à partir, quelques soldats le reconduisent jusqu’au rivage au milieu des insultes et des risées de la populace.

La veuve d’Aliverdi se rendit médiatrice entre sa fille et Suraja-Dowlah. La négociation était à peine terminée que Suraja-Dowlah la dépouille de ses palais, de ses pierreries, de son argent, et la prive même d’un neveu encore enfant qu’elle aimait tendrement. Il la fait emprisonner étroitement. Il marche ensuite à la tête de 50,000 hommes contre le fils de Sidi-Hamet alors à Purneah. Occupé de ces affaires, Suraja-Dowlah avait dissimulé son ressentiment du traitement éprouvé à Calcutta par son envoyé ; il ne l’avait pas oublié. À cette époque, en raison de la guerre avec la France, à laquelle on s’attendait d’un moment à l’autre, les Anglais s’occupaient activement à réparer les fortifications de Calcutta. Le nabob, le jour même où il se mettait en marche sur Purneah, écrivit à Cossimbuzar ; dans cette lettre, il se plaignait que les Anglais eussent récemment élevé des murailles, creusé des fossés autour de la ville. Il réclamait impérieusement la destruction immédiate de tout nouvel ouvrage de fortifications. Le nouveau gouverneur, Drake, répondit que « le nabob avait été mal informé par ceux qui lui avaient parlé d’une muraille élevée