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avaient été atteints du même coup. Dès le commencement de l’affaire le capitaine du Zodiaque avait été tué. L’officier qui prit le commandement à la chute de d’Aché abandonna aussitôt la ligne. Les autres vaisseaux continuaient de combattre avec des succès divers ; ignorant la blessure de d’Aché, et voyant la manœuvre du vaisseau amiral, ils crurent qu’il fallait l’imiter ; en conséquence, l’escadre française se retira, mais en bon ordre, et sans être inquiétée par l’escadre anglaise. Celle-ci conserva le champ de bataille, mais avec des vaisseaux beaucoup plus maltraités que ceux de ses adversaires. L’escadre anglaise mouilla dans la rade de Negapatam, l’escadre française quatre jours après dans celle de Pondichéry.

Lally, en apprenant le mouvement des Anglais sur Conjeveram, s’était immédiatement porté dans cette direction ; il s’arrêta à la nouvelle qu’ils s’en étaient emparés. Il se détermina ensuite à marcher sur Arcot, dans l’espoir d’y rassembler un peu d’argent. Ayant découvert quelque infidélité dans les comptes du zemindar de ces districts, il le condamna à une amende de 400,000 roupies. C’est alors qu’il apprit l’arrivée de la flotte anglaise à Negapatam, nouvelle qui répandit la consternation parmi les habitants de Karical et même de Pondichéry. Lally seul ne montra point de découragement : il distribua aux troupes l’argent qu’il venait de recevoir, marcha dans le district de Conjeveram, et prit position dans un camp fortifié dans le