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long-temps à discerner la véritable ; il donna des ordres confus, contradictoires, enfin demanda à capituler. Forde répondit qu’il ne voulait recevoir la ville qu’à discrétion, menace qui produisit l’effet qu’il en attendait. La garnison se rendit prisonnière de guerre. Elle consistait en 500 Européens, 2,537 Cipayes, Topasses et Cafres. Les Anglais avaient eu à cette attaque 22 Européens et 50 Cipayes de tués, 62 Européens et 150 Cipayes de blessés. Ils trouvèrent dans le fort 120 canons, et une quantité prodigieuse de munitions. Le peu de vraisemblance du succès de cette attaque fut précisément ce qui la fit réussir. Les assiégés, qui attendaient d’un moment à l’autre l’arrivée soit d’une escadre de Pondichéry, soit de l’armée de Salabut-Jung, ou seulement d’un corps de cette armée, ne prirent aucune mesure, aucune précaution convenable pour leur défense.

Salabut-Jung et ses conseillers demeurèrent frappés de ce revers, dû en grande partie à leur lenteur et à leur indolence. Ils résolurent d’attendre où ils se trouvaient des renforts de Pondichéry ; se flattant d’être alors assez en force pour faire acheter aux Anglais leur retraite par la cession de Masulipatam. Ahnunderauze, agité de craintes perpétuelles depuis qu’il se trouvait en présence de Salabut-Jung, se mit en route le 12 avril avec toutes ses troupes ; il s’acheminait vers sa principauté. Deux jours après la prise du fort, deux vaisseaux français portant le détachement attendu arrivèrent