Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saut général. Les batteries tirèrent comme de coutume toute la journée, et à dix heures du soir toutes les troupes prirent les armes. La garde du camp fut abandonnée à quelques soldats du rajah ; et les assaillants furent partagés en trois divisions, dont deux chargées de fausses attaques, la troisième de l’attaque réelle. Au bruit des deux fausses attaques, cette dernière division marcha vers la brèche ; découverte avant d’en avoir gagné le pied, le feu s’engagea entre elle et les assiégés. D’abord elle marcha avec quelque indécision ; d’épaisses ténèbres, voile favorable à la faiblesse du petit nombre, cachaient le chemin aux plus braves ; les assaillants parvinrent néanmoins à gagner le haut de la brèche ; alors quelques uns d’entre eux aperçurent une petite construction en briques ; la prenant pour une mine, ils se sauvent en désordre, et répandent le tumulte dans les derniers rangs. Le capitaine York, commandant le détachement, demeure seul sur la brèche, avec deux tambours : ceux-ci continuent, mais inutilement, de battre la charge. York quitte la brèche, et, par ses ordres, ses prières, son exemple, parvient à ramener une partie de son monde ; au même instant, les deux tambours sont tués à ses côtés, et ce brave officier tombe lui-même les deux cuisses traversées d’une balle. Mais sa chute ranime les assaillants, qui ne veulent pas laisser leur capitaine dans les mains de l’ennemi ; ils se précipitent sur la brèche. Pendant ce temps, les deux fausses attaques avaient continué, et M. de Conflans fut