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se mettre de nouveaux embarras sur les bras en se brouillant avec le Bengale. Suraja-Dowlah n’en persiste pas moins dans son opinion. Peu de jours après cet entretien, le nabob apprit la nouvelle de la prise de Gheria par les Anglais ; le bruit se répand de nouveau à Muxadavad que les Anglais, cette expédition achevée, se dirigent sur le Bengale avec 16 vaisseaux de guerre. À Calcutta, au contraire, on affirme que Suraja-Dowlah est résolu de détruire Calcutta, d’en raser les fortifications, de chasser les Anglais de ses États. Au milieu de ces bruits contradictoires, de l’irritation et de l’inquiétude qu’ils produisaient, Aliverdi-Khan mourut. Suraja-Dowlah aussitôt déclaré son successeur, se met immédiatement en mesure d’attaquer la veuve de Nowagis ; il écrit à la régence de Calcutta pour la sommer de lui livrer Kissendass et ses trésors. Un frère de Ramram-Sing, chef des espions, chargé de cette lettre, arrive dans une barque sous le vêtement d’un homme du peuple, et se rend à la maison d’Omichund. Omichund le présente à Holwell, membre du conseil, chargé de la police de la ville. On délibère le lendemain sur les mesures à prendre ; le plus grand nombre s’imagine que ces messages sont de l’invention d’Omichund, dans le but de se faire valoir. Les nouvelles, arrivées de Cossimbuzar représentent comme très douteuse l’ascension au trône de Suraja-Dowlah. Les membres de la présidence en firent la conclusion que, dans un semblable moment, Suraja-Dowlah ne saurait