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çaise, formé en corps d’observation, battit le pays, rassembla autant d’argent qu’elle le put et se disposa à faire sa jonction avec Salabut-Jung.

La nouvelle de l’arrivé du subahdar jeta la terreur dans l’esprit d’Ahnunderauze ; il refusa de subvenir plus long-temps à la solde des troupes. Déja Forde avait emprunté sous sa responsabilité personnelle tout ce que les officiers pouvaient avoir d’argent ; cette ressource était épuisée. Des sommes considérables avaient bien été envoyées au corps expéditionnaire par la présidence du Bengale ; mais cet argent se trouvait à Vizagapatam, dont toutes les communications avec l’armée étaient interrompues. Les soldats prirent les armes, abandonnèrent le camp, déclarant leur intention de ne commencer les travaux du siège qu’après être payés de leur solde arriérée ; ils nommèrent cependant des députés avec lesquels Forde entra en pourparlers. Ceux-ci demandaient, au nom des soldats, le paiement immédiat de la solde arriérée, et la totalité du butin de Masulipatam, dans le cas où il tomberait dans leurs mains. Le colonel Forde leur promit sur son honneur le paiement total de la solde arriérée sur le premier argent qui arriverait. D’après les règlements de la Compagnie, les soldats n’avaient droit qu’à la moitié du butin des villes ou des forts capturés ; il ne pouvait changer ce règlement, mais il fit promettre aux soldats qu’en raison des travaux et des fatigues extraordinaires qu’ils avaient endurés, il solliciterait en leur faveur une indemnité égale à cette moité du butin. Cette pro-