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Au point du jour et du haut de leurs remparts, les assiégés, aussitôt qu’ils se furent assurés de la réalité de cette bonne nouvelle, désertèrent en foule leurs postes pour se précipiter dans le camp ennemi ; ils y prirent 23 pièces de canon de 24 et de 18, dont 22 hors d’usage. Les Français abandonnèrent le même jour Saint-Thomas et les autres postes qu’ils avaient occupés et perdirent encore dans cette retraite 19 pièces de canon. Dans le camp français se trouvaient 44 malades ou blessés, recommandés par une lettre de Lally à l’humanité du gouverneur de Madras ; confondus avec les malades et blessés anglais, ils reçurent le même traitement. La perte des Anglais à ce siège fut de 13 officiers tués, 14 blessés ; 198 soldats tués, 52 morts à l’hôpital, 20 déserteurs, 122 faits prisonniers, 167 blessés ; 19 Lascars tués, 115 blessés ; les Cipayes 105 tués, 217 blessés, et 440 déserteurs. Lally avait commencé le siège avec 2,700 Européens ; d’après une lettre interceptée peu de jours avant la levée du siège, il ne lui en restait, disait-il, que 2,000 ; d’ailleurs cette évaluation n’est qu’approximative ; on n’a jamais su la perte réelle des Français.

Dès que l’ennemi se fut éloigné, Pigot résigna la charge de gouverneur. L’administration des affaires fut remise comme précédemment aux mains du conseil, dont le premier acte fut de le remercier publiquement de l’activité et de la résolution dont il avait donné de nombreuses preuves. On l’avait vu