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d’un prince plus que d’un commerçant. Son commerce s’étendait dans toutes les parties du Bengale ; il avait su se créer par sa libéralité un parti puissant à la cour de Muxadavad, aussi la régence avait elle fréquemment recours à sa médiation auprès du nabob. Il accueillit avec empressement le fils de Rajah-Bullub, avec lequel il était depuis longtemps en relation d’affaires.

La réception de Kissendass à Calcutta devint bientôt la nouvelle de Muxadavad ; le bruit s’y répand que les Anglais se mettent en mesure de soutenir les prétentions de la veuve de Nowagis. Surajah-Dowlah s’en montre persuadé ; Aliverdi interroge à ce sujet un chirurgien anglais, Forth, aux soins duquel il s’était remis. Forth nie fortement l’authenticité de cette nouvelle ; il prétend qu’elle est une invention des ennemis des Anglais ayant pour but de les priver des bonnes grâces d’Aliverdi. Aliverdi n’en presse pas moins Forth de questions ; il l’interroge sur le nombre de soldats qui se trouvent à Cossimbuzar ; sur les forces des Français et des Hollandais ; sur les mouvements de la flotte anglaise, les renforts qu’elle a reçus, etc., etc. La guerre entre la France et l’Angleterre fournit à Forth des réponses plausibles à toutes ces questions sans qu’il ait besoin de s’écarter de la vérité. Aliverdi demeure convaincu que cette guerre est la seule cause de l’arrivée de la flotte anglaise dans l’Inde et de ses différents mouvements ; il se persuade que les Anglais ne voudraient pas, au commencement même de cette guerre,