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leurs batteries rendait leur feu sans efficacité. Le 2 février, les postes français du côté de la campagne aperçurent au lever du soleil un corps de troupes considérable en marche sur le camp ; on ne tarda pas à reconnaître le corps d’armée de Preston et d’Issoof. Lally fit marcher à sa rencontre toute sa cavalerie soutenue par l’élite de son infanterie ; il s’y porta de sa personne, accompagné de Bussy et de ses principaux officiers ; tout se borna à une lointaine canonnade. Preston retourna à Trimiswah.

Le capitaine Caillaud, chargé par la régence de Madras de lever un corps auxiliaire dans le royaume de Tanjore, s’était acquitté de cette mission, mais non sans difficulté. Caillaud était arrivé à Tanjore le 17 décembre. Le roi ne voulut d’abord consentir à fournir que 1,000 hommes de troupes auxiliaires, et il demandait 300,000 roupies d’avance ; croyant la situation des Anglais désespérée à Madras, ce prince craignait de se compromettre avec les Français. Caillaud, se flattant de lever ces difficultés avec de l’argent, se rendit à Tritchinopoly, où il réussit effectivement à s’en faire promettre sur sa signature par de riches banquiers ; et alors il retourna sur-le-champ auprès du rajah ; mais, pendant son absence, d’autres difficultés étaient survenues. La nouvelle de la défaite du nabob du fort Saint-Georges s’était répandue à Tanjore ; on parlait de l’accouchement de sa femme en mer ; enfin le nabob faisait lui-même annoncer son passage par Tanjore, où il espérait être reçu avec les honneurs d’usage. Or cette