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lui, obtint la même influence sur l’esprit de la veuve de ce dernier ; peut-être même lui inspira-t-il quelque sentiment plus tendre. Ayant amassé de grandes richesses, il voulut les soustraire aux chances périlleuses des guerres qui se préparaient ; il les fit cacher secrètement dans quelques bateaux, puis, sous prétexte d’un pèlerinage à la pagode de Jagernaut, située sur la côte d’Orissa, Kissendass, son fils, s’embarqua sur ces bateaux, passa différentes rivières, et arriva à Cossimbuzar. Rajah-Bullub avait demandé, par l’intermédiäire du chef du comptoir de Cossimbuzar, à la présidence la permission de s’arrêter quelques jours à Calcutta. En ce moment la veuve de Nowagis se trouvait elle-même campée dans les environs de cette ville à la tête de 10,000 hommes, paraissant en mesure de contrebalancer le pouvoir de Suraja-Dowlah. Cependant la permission de séjourner dans la ville n’était pas encore expédiée à Kissendass, qu’on aperçut déjà sa petite flotte. Le président de la régence, Drake, reçut Kissendass et sa famille, agissant en cela d’après l’avis du premier facteur de Cossimbuzar, qu’il devait supposer parfaitement au courant de l’état des affaires. Kissendass reçut l’hospitalité chez Omichund., riche marchand indou, fixé depuis longues années à Calcutta, dont il passait pour l’habitant le plus riche. L’habitation d’Omichund était immense, somptueuse ; de nombreux domestiques, et de plus une troupe de gens armés à sa solde, lui donnait l’air