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et s’en empare. Le régiment de Lorraine, un moment étonné, se rallie, reprend ses rangs, marche aux Anglais, engage un feu fort vif de mousqueterie. Les artilleurs français reprennent possession de leurs pièces, et s’en servent aussitôt. Étonnés de cette résistance au moment même où ils se croyaient sûrs du succès, les soldats anglais commencent eux-mêmes à s’ébranler ; ils cherchent un refuge dans les maisons voisines, d’où les Français s’efforcent de les déloger. Les maisons sont plusieurs fois prises et reprises, et alors dans un étroit espace un combat terrible est livré ; on s’attaque à la baïonnette, au sabre, à l’épée ; on se tire des coups de fusil et de canon à bout portant.

Draper, voyant son projet découvert, donna l’ordre de la retraite. Un détachement de grenadiers, l’élite de la garnison, ne put suivre ce mouvement, et, cerné dans quelques maisons qu’il occupait, fut fait prisonnier. Au bruit du canon, le régiment de Lally avait quitté son poste, et s’était mis en marche vers le lieu du combat. Dans ce mouvement, ce régiment avait un pont à traverser parallèle à celui par où les Anglais étaient sortis, mais plus rapproché de la rue où ceux-ci étaient engagés ; s’il fût arrivé à temps, il aurait pu les prendre en queue pendant que Lorraine les combattait en tête. Draper eût ainsi été placé entre deux feux. Le régiment de Lally aurait encore pu s’emparer du pont par où les assiégés devaient effectuer leur retraite ; dans ce cas pas un de ceux-ci ne se-