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plis d’arack avaient été enfoncés, et la plupart des soldats se trouvaient tout-à-fait ivres. Des remparts du fort, on les voyait chanceler sous le double poids de leur ivresse et de leur butin. Le moment était éminemment favorable pour une sortie. Le colonel Draper ouvrit cet avis devant le conseil de défense, et le conseil tout d’une voix lui en déféra l’exécution. Par les ordres de Lally, le régiment de son nom avait pris position auprès du rivage ; le régiment de Lorraine avec les Cipayes à l’ouest, sur un terrain élevé : tous deux couverts par quelques édifices qui les protégeaient contre les feux du fort. À onze heures de la nuit, Draper sortit du fort à la tête de 500 hommes d”élite ; le major Bereton devait le soutenir à la tête de deux compagnies. Le détachement traversa sans être aperçu un pont allant du fort Saint-George à la ville Noire. Les avant-postes du régiment de Lorraine, la première troupe française postée de ce côté, l’ayant vu, le prirent d’abord pour le régiment de Lally ; l’erreur ayant été reconnue peu de minutes après, ils firent feu ; les Anglais ripostèrent et continuèrent leur route. Dans le but d’arriver jusqu’au centre de l’armée française, Draper s’engagea dans une large rue coupée à angle droit par une autre rue plus large. À ce carrefour se trouvaient le régiment de Lorraine, les Cipayes français, et 4 pièces de campagne, qui se présentaient de flanc aux Anglais, profitant hardiment de cette circonstance, après deux décharges, Draper s’élance sur cette artillerie,