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quelques jours seulement après le Harlem. C’est avec ces faibles moyens, c’est au milieu de ces circonstances défavorables que Lally put enfin se mettre en campagne ; il partit de Pondichéry à la tête de 2,700 Européens et de 4,000 Cipayes. On était au commencement de décembre (1758).

Lally fit de sa personne la reconnaissance du fort Chingleput ; le laisser sur ses derrières était contraire aux règles de la guerre ; cependant n’ayant de ressources que pour une quinzaine de jours, il se vit forcé de prendre ce parti. À l’approche des Français, Lawrence leva le camp, et commença son mouvement de retraite, que Lally n’essaya point d’inquiéter ; à peine quelques coups de canon furent-ils échangés. Lally prit position à l’endroit même que les Anglais venaient de quitter. Il employa la journée du lendemain à reconnaître la place et ses environs ; le 14, il prit possession de la ville noire. Les Indous étaient restés dans leurs maisons jusqu’au dernier moment ; ils s’enfuirent alors dans la direction du fort, suppliant les Anglais de leur en ouvrir les portes, et, refusés, demeurèrent long-temps sur le glacis, incertains sur le parti à prendre. Mais quelques espions ou déserteurs mêlés à cette multitude trouvèrent pourtant le moyen de se faire admettre dans l’intérieur du fort ; ils donnèrent avis du désordre qui régnait parmi les Français. Un moment de pillage avait suivi l’entrée des Francais dans la ville noire ; plusieurs magasins rem-