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mouvement que les Anglais prennent pour une fuite, ce qui redouble leur ardeur. Les Français s’arrêtent auprès de leurs canons, essaient de le défendre ; mais, vivement attaqués, ne tardent pas à les abandonner. Une terreur panique avait saisi les Cipayes français de l’aile droite ; à peine eurent-ils vu la déroute des Européens, qu’eux-mêmes prirent aussitôt la fuite et ne s’arrêtèrent qu’au camp retranché. Les Cipayes de l’aile gauche avaient fait une plus longue défense ; ils disputèrent longuement le terrain, en s’arrêtant de temps à autre derrière les digues des champs de riz, et se retirèrent en bon ordre. Le champ de bataille et l’artillerie de l’ennemi étant ainsi demeurés aux mains du colonel Forde, il lui restait à attaquer le camp retranché.

Les Français paraissaient disposés à défendre ce camp, mais comme leur artillerie était tout entière dans les mains des Anglais, ils se virent promptement réduits à l’abandonner, et se retirèrent dans la direction de Rayamundrum. 30 pièces de canon, 50 caissons, un plus grand nombre de voitures chargées de munitions, 7 mortiers, 1,000 paires de bœufs tombèrent aux mains des vainqueurs. La perte des Français fut de 70 hommes et du triple de blessés ; celle des Anglais de 26 morts et 23 blessés ; plus 100 Cipayes et 300 blessés. Premier et triste résultat du rappel de Bussy, du grand Bussy, suivant l’expression d’un historien anglais[1]. Le colonel

  1. Orme