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rajah. Les Anglais s’établirent d’abord dans un camp fortifié à 4 milles de l’ennemi. Le 9 décembre, Forde sortit de son camp de grand matin, à la tête de ses Anglais ; il se proposait d’attirer les Français hors du leur ; les troupes du rajah ne prirent aucune part à ce mouvement. Conflans, de son côté, avait fait reconnaître le camp ennemi et s’étant emparé d’une colline qui le dominait, y avait fait placer de l’artillerie. Au point du jour il fit commencer le feu. Les Anglais, en entendant cette canonnade, revinrent sur leurs pas au secours de leurs alliés ; ceux-ci abandonnent leur camp, mais se rallient cependant autour du corps anglais, qui continue de marcher en bon ordre. Conflans, ignorant le mouvement de ce corps, crut avoir mis en déroute toute l’armée ennemie. Il poursuivit les fuyards jusques auprès du village de Condore, et là rangea ses troupes en ordre de bataille. Au centre de la ligne était le bataillon européen, avec 13 pièces d’artillerie de campagne ; à chacune des ailes 5,000 Cipayes payes avec 6 pièces de gros calibre ; un peu en arrière de l’aile gauche, 500 hommes de cavalerie formaient la réserve. L’armée anglaise, rangée dans un ordre à peu près semblable, avait au centre le bataillon européen, avec 6 pièces de campagne ; à chacune des ailes un millier de Cipayes. Les troupes du rajah avaient ordre de se placer sur les flancs, de la façon qui paraîtrait la plus avantageuse à leurs chefs ; ceux-ci préférèrent demeurer fort en arrière, et de toute cette armée, les cavaliers européens à