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à recevoir ses ordres. On aime, ce nous semble, à voir au bas de cette requête, où tout intérêt de vanité est si noblement sacrifié au bien public, le nom de celui auquel Henri IV écrivait : « Pends-toi, brave Crillon ; on s’est battu à Arques, et tu n’y étais pas. » Lally, qui ne put se refuser à leurs désirs, attribua cette démarche à l’influence de l’argent, non à celle du mérite personnel de Bussy. Il en fut d’autant plus irrité, qu’il avait imaginé que Bussy pourrait l’aider pécuniairement dans l’entreprise qu’il projetait sur Madras, et que ce dernier se trouvait absolument hors d’état de lui rendre ce service.

Le lieutenant-colonel Forde fut nommé au commandement du corps expéditionnaire destiné à agir dans les circars du nord. Ce corps était composé de 500 Européens, 2,000 Cipayes et 100 Lascas, 6 pièces de campagne, 6 pièces de siège, un mortier de huit pouces et un obusier. Des circonstances de plusieurs espèces en retardèrent le départ ; mais le 20 décembre, le colonel Forde, étant enfin débarqué à Vizigapatam, joignit ses troupes à celles du rajah. Après cette jonction, l’armée marcha immédiatement avec le rajah contre Rajahmumdrum. Le marquis de Conflans, successeur de Bussy, avait rassemblé là toutes ses troupes et se disposait à attaquer Ansunderauze ; ayant appris la jonction du rajah et des Anglais, il prit position dans un camp retranché près de Peddipore, résolu d’y attendre les Anglais ; mais ceux-ci après la prise de Vizigapatam, au lieu de s’avancer im-