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Français au Bengale ; se dégarnir de troupes en pareille circonstance, c’était pourtant s’exposer à de graves inconvénients. Le nabob ne pouvait manquer de profiter de l’occasion pour se dispenser de payer le reste de sa dette. La régence de Calcutta s’arrêta en conséquence à un autre projet qui tout à la fois lui permettait de retenir les troupes, et de faire diversion aux événements qui menaçaient le Carnatique, qui de plus promettait de nouvelles acquisitions : c’était de tenter une expédition sur les circars du nord cédés aux Français par le subahdar du Deccan. Un des polygards les plus puissants de ces provinces, le rajah Anunderauze, croyant retirer de grands avantages personnels d’un changement de domination dans ces provinces, avait fait depuis quelque temps aux Anglais des ouvertures à ce sujet ; il les engageait à se joindre à lui pour combattre les Français et les expulser des circars, désignant pour le moment d’agir celui où Bussy se trouvait occupé de la répression de troubles intérieurs dans le Deccan. Cette proposition était de nature à séduire l’imagination de Clive, qui effectivement l’adopta ; et, bien qu’il rencontrât d’abord une opposition unanime dans le conseil, il n’en poursuivit pas moins avec activité les préparatifs de l’expédition.

La mésintelligence alors existante dans les conseils des Français, les mettait d’ailleurs hors d’état de s’opposer avec succès à cette tentative. Dès qu’il eut rejoint Lally, Bussy s’était efforcé d’en obtenir