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de la marche de Bussy sur Masulipatam pour s’unir à ce dernier dans le Carnatique ; or, suivant la régence de Madras, ces dernières mesures annonçaient de la part des Français la résolution de faire agir toutes leurs forces sur la côte de Coromandel, et de ne point envoyer de troupes dans le Bengale. Aussi elle concluait en priant celle de Calcutta de lui renvoyer sans délai toutes les troupes expédiées de Madras quelques mois auparavant. Elle sollicitait en outre le secours de toutes les troupes qui se trouveraient disponibles à Calcutta, puisque aucun danger ne menaçait cette dernière ville. La persuasion était générale, en effet, que Madras serait assiégé par les Français aussitôt que la mousson aurait contraint les flottes à s’éloigner des côtes. D’un autre côté, Clive n’était pas moins convaincu que cette ville ne serait jamais prise tant qu’elle ne manquerait pas de vivres. Au reste, ce n’étaient pas les seuls motifs qui empêchassent les demandes de Madras d’être accueillies à Calcutta. Cette dernière présidence savait que des troupes parties d’Angleterre étaient en route pour la côte de Coromandel, qu’elles devaient, suivant toute apparence, atteindre avant peu de mois ; enfin elle craignait encore, elle craignait surtout, qu’à Madras on en agît à son égard comme elle-même avait fait dans une circonstance semblable, c’est-à-dire que les troupes qu’elle enverrait pour un temps limité n’y fussent indéfiniment retenues. D’ailleurs quoiqu’il n’y eût rien à craindre en ce moment des