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sion, le nabob s’absenta sous prétexte d’une visite à Clive, puis s’occupa d’une partie de chasse qui continua de le tenir éloigné de la capitale. Dès le second jour de son départ, des soldats, excités par Meerum, se portèrent au palais de Dooloob-Ram ; ils réclamèrent leur solde avec de grands cris et force menaces. Ce dernier se serait trouvé dans un danger imminent, si, fort heureusement pour lui, Clive n’avait interposé son autorité ; il fit plus, il appuya sa demande de se retirer à Calcutta avec sa famille et ses biens. Assez peu disposé à accorder cette demande, Meer-Jaffier n’osa pas cependant la refuser ; seulement il eut recours à la ruse pour l’annuler. À son retour à Moorshedabad, un tumulte éclata parmi les soldats, avec toutes les apparences d’un complot contre sa vie ; et, sur l’un des révoltés, fut saisie une lettre de l’écriture de Dooloob-Ram, où ce dernier excitait à ce complot un officier signalé en effet dans l’émeute, où il lui promettait le secours des Anglais. Meer-Jaffier s’empressa de communiquer cette lettre à Clive ; mais ce dernier soupçonna qu’elle pouvait bien n’être qu’une invention de Jaffier pour le porter à expulser Dooloob-Ram de Calcutta ; il exigea que l’officier auquel cette lettre était adressée fût interrogé ; loin d’y consentir, Jaffier l’éloigna sous prétexte d’une mission, et il fut assassiné dans la route par une main demeurée inconnue. Peu de temps après cet événement on reçut à Moorshedabad la nouvelle du premier engagement