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fortes. Doué d’un grand empire sur lui-même, il savait pourtant se montrer sous des dehors favorables aux yeux d’Aliverdi. D’ailleurs le grand attachement de celui-ci pour Zaindee-Hamet s’était reporté sur ce jeune homme et contribuait à l’abuser. Il le désigna en conséquence pour son successeur dès l’année 1733, l’associant depuis ce moment à tous les actes du gouvernement. Mirza-Mahmoud prit dès lors le nom de Chirajee al-Dowlah, c’est-à-dire dans la langue du pays lampe des richesses, nom dont les Européens en firent Suraja-Dowlah, nom sous lequel il devint tristement célèbre dans l’histoire du Bengale.

Les deux neveux d’Aliverdi-Khan, Nowagis et Sidi-Hamet, respectèrent en apparence le choix de leur oncle ; cependant on les vit bientôt dans leurs gouvernements respectifs grossir leur armée, amasser de l’argent, se préparer aux événements. Aliverdi ne put douter qu’ils ne se préparassent à disputer le trône que sa mort laisserait vacant. Suraja-Dowlah, dans le but d’éloigner le danger, résolut de se défaire d’un certain Hussein-Kooley-Khan qui gouvernait l’esprit de Nowagis. Ce Hussein était depuis plusieurs années gouverneur de Dacca, un neveu qui lui était tout dévoué en était sous-gouverneur, et l’on craignait que Nowagis ne s’y réfugiât pour lever l’étendard de la révolte. Hussein-Kooley-Khan en était alors absent. Des assassins envoyés par lui trouvèrent le moyen de se glisser à Dacca dans le palais de ce dernier ; ils le