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et ne songea plus qu’à satisfaire son avarice par toute sortes d’exactions. Le nabob, tranquille de ce côté, commença dès lors à s’occuper de ses projets sur Bahar ; mais il avait besoin de Clive dans cette expédition, et celui-ci refusa de le seconder à moins qu’il ne se libérât de ses dettes envers la Compagnie. Jaffier, qui devait encore 23 lacs de roupies, ne pouvait les payer sans le secours de Dooloob-Ram, de là une réconciliation entre eux. De ces 23 lacs, Jaffier paya la moitié comptant, et pour le reste donna des bons sur les collecteurs des revenus. Clive trouva alors de nouvelles objections contre l’expédition : la force de l’armée de Ramnarain, la probabilité qu’il serait secouru par le subahdar de Oude, le danger qu’il n’appelât à sa défense une armée de Mahrattes, etc. Jaffier n’était pas homme à lutter long-temps contre Clive ; il accepta sa médiation pour le moment, se réservant de poursuivre plus tard ses premiers projets. Sur un sauf conduit de Clive, Ramnarain se rendit auprès du nabob : les négociations commencèrent ; mais alors la nouvelle se répandit tout-à-coup que le subahdar de Oude, renforcé des Français et d’un corps nombreux de cavalerie mahratte, était au moment d’envahir la province. Les Mahrattes venaient réclamer 22 lacs de roupies comme montant du chout ou tribut qui leur était dû par le Bengale, événement qui rétablissait forcément l’union entre le nabob et Ramnarain, en leur donnant un même intérêt, en les menaçant d’un danger com-