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niers moments Aliverdi avait recommandé la même politique à Suraja-Dowlah. Dans la révolution qui renversa ce dernier, Dooloob-Ram avait embrassé les intérêts de Meer-Jaffier. Dans une circonstance importante, il s’était encore entremis entre celui-ci et Aliverdi ; il lui avait rendu d’autres services encore. Toutefois, soit crainte, soit jalousie de leur pouvoir, soit convoitise de leurs richesses, Meer-Jaffier résolut d’abattre et de dépouiller ces riches et puissants Indous. Il donna l’ordre à Ramram-Sing de se rendre en sa présence pour achever de solder l’arriéré des revenus de Midnapore. Ce dernier, en politique prudent, éluda, et se contenta d’envoyer deux de ses parents qui furent emprisonnés. L’esprit pénétrant de Dooloob-Ram avait déjà entrevu les projets du nabob ; il n’en douta plus, et se mit sur ses gardes. De nombreux mécontentements se manifestaient alors çà et là ; à Midnapore, le rajah prenait les armes à la nouvelle de l’arrestation de ses parents. À Dacca, une insurrection éclatait en faveur du fils du prédécesseur d’Aliverdi-Khan, jadis détrôné par ce dernier ; dans la province de Pooraniah, un gouverneur était installé sans l’investiture de Jaffier. Cependant Clive trouva le moyen de réconcilier le nabob et le rajah de Midnapore ; il étouffa promptement l’insurrection de Dacca et fit ses préparatifs pour marcher sur Pooraniah. Mais l’armée était dans le plus mauvais état sanitaire. Du butin de Plassy était née l’intempérance, avec tout le cortège des maladies qu’elle ne manque jamais de