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contractés vis-à-vis le public ou la Compagnie. Quand il vit la fermeté avec laquelle les Anglais réclamaient l’accomplissement de cette sorte d’engagements, il en fut non seulement étonné, mais exaspéré. Il commença à trouver pesante la chaîne qui l’attachait à ses protecteurs, à désirer que quelque événement inattendu vînt la briser. La mauvaise situation des affaires des Anglais dans le Carnatique lui faisait parfois entrevoir cette chance dans un avenir éloigné ; et il en accueillait l’espérance avec empressement. On l’entendit parler de se joindre aux Français, dans le cas où ceux-ci entreraient dans le Bengale, « à moins, ajoutait-il, que les Anglais ne renonçassent à toutes leurs créances, à toutes leurs prétentions sur les districts cédés ; en un mot, à tous leurs privilèges. »

Aliverdi-Khan avait adopté la sage politique de placer à la tête de ses armées et de son administration des Indous, race aux mœurs douces, aux habitudes pacifiques. Il redoutait l’esprit entreprenant des aventuriers étrangers. Un Indou, Ramnarain, avait le gouvernement de l’importante province de Berar ; un autre Indou, Dooloob-Ram, occupait la charge de dewan ou premier ministre ; Ramram-Sing, gouverneur de Midnapore, était encore d’origine indoue ; il en était de même des Seats, riches banquiers élevés par le commerce à l’état de princes, et qui, depuis long-temps, avaient une grande influence dans le gouvernement. À ses der-