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bahdar. Vers le commencement d’août, il atteignit la rive gauche de la Kistna, à 20 milles de Masulipatam. Là il abandonna le commandement de l’armée au marquis de Conflans ; se mit à la tête d’un détachement d’Européens, gagna Nélore, puis en partit immédiatement pour se rendre au quartier-général de Lally.

Avant le départ de la flotte française, Lally avait formé le projet d’une expédition sur Arcot ; il espérait trouver dans la prise de cette ville un remède aux difficultés financières plutôt augmentées qu’atténuées par l’entreprise sur Tanjore. Il commença par emporter d’assaut les petits forts de Trivatore et de Trinomaly ; ceux de Carangoly et de Timery se rendirent sans faire de résistance. Arcot, la capitale du Carnatique, avait été laissée sous le commandement d’un des principaux officiers de Mahomet-Ali, le nabob des Anglais, avec un petit corps de Cipayes et de cavaliers indigènes. Rajah-Saheb, fils aîné de Chundah-Saheb, alors décoré par les Français du titre de nabob, ouvrit une correspondance avec ce gouverneur ; et bientôt un traité fut conclu, d’après lequel ce dernier s’engageait à livrer la place moyennant une récompense de 10,000 roupies et la faculté d’entrer au service de la France avec ses troupes. Comme Arcot était la capitale du Carnatique, Lally se décida à y faire une entrée pompeuse à la tête de ses troupes, au bruit du canon. Il s’était aussi proposé de faire le siège de Chinglaput ; mais seulement après la prise