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plète. Le lendemain, le subahdar entouré de ses principaux officiers, des grands dignitaires de l’État, de Bussy, tint conseil sur les événements de ces derniers jours. Tous à l’exception de ce dernier furent d’avis de se mettre en mouvement sur-le-champ, de poursuivre et de punir le rebelle. Mais connaissant le caractère d’une partie des grands, leurs liaisons avec Nizam-Ali, Bussy se doutait que l’avis de plusieurs d’entre eux cachait des projets de défection. Il craignait, d’un autre côté, de se rendre impopulaire dans le Deccan en paraissant exciter la guerre entre les deux frères ; enfin il venait de recevoir des lettres de Pondichéry, qui lui annonçaient l’arrivée prochaine de Lally, alors attendu tous les jours, dont les ordres pouvaient le rappeler à Pondichéry d’un moment à l’autre. Malgré les représentations de Bussy, le subahdar persista dans sa résolution. Le lendemain, toute l’armée était en mouvement, et marcha 3 jours dans la direction de Brampoor.

Chemin faisant, Bussy trouva pourtant moyen de convaincre Salabut-Jung de l’inutilité de cette expédition. Il lui fit comprendre combien il était difficile, impossible même, avec une armée nombreuse, par conséquent lente dans sa marche, d’atteindre Nizam-Ali, accompagné seulement d’un petit corps de cavalerie d’élite ; en conséquence une halte fut ordonnée. L’armée tout entière se croyait déjà sur son retour à Aurengabad, mais c’était à Golconde que Bussy prétendait la conduire ; il proposa