Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lettres avaient tenu ce dernier au courant de tout ce qui se passait, s’y présenta. Nizam-Ali, après l’avoir entretenu un moment, sortit. Aussitôt deux de ses officiers se saisissent de Hyder-Jung et un troisième lui plonge un poignard dans le cœur. La nouvelle de ce meurtre ne tarde pas à arriver aux oreilles des Français, qui, au premier moment, ne doutent pas que ce ne soit le signal d’une attaque générale. Bussy, monté sur son éléphant, parcourt le camp, et envoie un détachement s’emparer du dewan, auquel la liberté avait été rendue ; ce dernier résiste à l’aide de ses gardes, et se fait tuer dans le conflit. Peu à peu néanmoins tout se calme. Jaffier-Ally-Khan, général de l’armée du subahdar, envoie à Bussy les assurances les plus formelles de son dévouement ; faisant mieux encore, il vient peu après se joindre à l’armée française, à la tête d’un corps considérable de troupes. Cet exemple est suivi par beaucoup d’autres chefs. Le soir, un envoyé de Balajee-Row vint exprimer à Bussy toute l’indignation de son maître à la nouvelle de la mort de Hyder-Jung. Cependant Nizam-Ali s’étonnait que son crime n’eût pas produit des résultats plus considérables ; effrayé de la mort de Shavanaza-Khan il se décide enfin, et à minuit prend la fuite accompagné de l’élite de sa cavalerie, et va chercher un asile à Brampoor, à 150 milles au nord d’Aurengabad. Par respect pour le subahdar, Bussy s’était abstenu d’attaquer Nizam-Ali dans son camp, malgré la certitude presque assurée d’une victoire com-