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parvint à mettre dans ses intérêts le gouverneur de cette forteresse ; bientôt celui-ci n’attendit plus qu’une occasion favorable pour la livrer sans se compromettre trop ouvertement vis-à-vis le dewan. Bussy demande alors la permission de passer une heure dans la citadelle, dont la vue était magnifique ; non-seulement le gouverneur le lui accorde, mais de plus l’invite à dîner : invitation à laquelle il se rend à la tête de 800 hommes. Sous prétexte de faire honneur à ses hôtes, le gouverneur avait fait sortir du fort presque toute sa garnison. De son côté, Bussy laisse son monde sur les glacis, et pénètre dans l’intérieur du fort avec une quarantaine de Français seulement ; le plus grand nombre de ceux-ci étant des officiers. Sur l’invitation du gouverneur il entre dans la salle du repas ; mais au lieu de se mettre à table, déclare à son hôte qu’il le fait prisonnier. Les domestiques, et le très petit nombre de soldats demeurés dans le fort, se laissent désarmer sans coup férir. Une escarmouche sans conséquence a lieu sur les glacis, deux ou trois soldats sont tués ou blessés, puis le détachement français s’introduit dans la place sans essuyer d’autre résistance. Le même jour, à la même heure, Bussy, au moyen d’agents dévouée, s’assurait aussi de la personne du dewan Shanaveza-Khan, nouvelle qui répandit à la cour et dans l’armée la terreur et l’étonnement. Ayant appris la prise de Doltabad, Balajee-Row, dans une entrevue avec Bussy, s’efforça de persuader à ce dernier de lui