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spirée au ministre par l’arrivée des Français n’avait pas échappé à Bussy ; il comprit que le plus redoutable de ses adversaires était Nizam-Ali, qui joignait à l’avantage de sa naissance celui d’une grande popularité parmi les troupes. Sans hésiter il se rendit en conséquence auprès de ce dernier, toutefois accompagné d’une escorte assez nombreuse pour n’avoir à redouter aucune attaque. L’entrevue se passa avec calme et dignité. Le grand sceau du Deccan fut réclamé par Bussy, au nom du subahdar, et refusé par Nizam-Ali. La même démarche renouvelée le lendemain par le subahdar en personne fut suivie du même résultat ; cependant Nizam-Ali s’en désaisissant dès le soir même, l’envoya à Bussy avec des paroles d’accommodement. Ce dernier, dans la crainte de choquer les sentiments et les préjugés des indigènes, n’osa pas demeurer dépositaire de cet attribut de la royauté ; il le renvoya à Nizam-Ali, mais imagina un expédient pour qu’il cessât d’être dangereux dans ses mains. Il chargea de la garde du sceau un officier ayant sa confiance, et qui devait être présent toutes les fois qu’il en serait fait usage. Ainsi les apparences furent sauvées, tandis que tout danger cessa d’être à craindre.

D’autres difficultés restaient. Le dewan possédait une place de grande importance, Doltabad, où il pouvait se mettre à l’abri de toute tentative hostile. Par l’intermédiaire de Hyder-Jung, après beaucoup de négociations et de promesses, Bussy,