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à Pondichéry, Lally assembla un conseil moitié civil, moitié militaire ; le conseil s’accorda à l’unanimité sur la nécessité d’un nouveau combat naval avec les Anglais, ou du moins sur la nécessité de la présence de la flotte française jusqu’à ce que l’escadre anglaise se fût éloignée. L’amiral, s’appuyant sur l’avis de ses capitaines, répond que le premier parti est impossible dans l’état où sont ses vaisseaux, et le second trop dangereux en raison des périls de la navigation si le départ était différé. Tout ce que Lally put en obtenir fut le débarquement de 500 hommes tant matelots que soldats de marine pour servir comme troupes de terre. Au commencement de septembre, l’amiral mit à la voile avec tous ses vaisseaux pour l’île de France.

Nous avons laissé les Français, d’abord disgraciés, puis bientôt après rappelés par le subahdar. À son arrivée à Aurengabad, Bussy se hâta de se rendre chez Salabut-Jung. Il eut soin cependant de déployer autant de pompe, de mettre autant d’apparat dans cette visite, qu’il eût pu le faire au temps de la toute-puissance de ce dernier. Le dewan ou premier ministre, qui avait trempé dans les derniers événements, lui fit demander un entretien où il voulait, lui disait-il, se disculper ; Bussy refusa de le voir, et se borna à désigner pour l’écouter un certain Hyder-Jung, fils d’un gouverneur de Mazulipatam ; un de ses principaux agents auquel il avait fait obtenir de l’argent, des dignités, des lettres de noblesse à la cour de Delhi. La terreur in-