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l’escadre française suivit cet exemple. L’amiral Pocock essaya de poursuivre, mais inutilement ; ses vaisseaux étaient en général fort maltraités, plusieurs menaçaient de perdre leur mature au moindre vent ; il mouilla devant Karical. La flotte française, ayant fait une perte plus considérable d’hommes, mais dont les vaisseaux étaient moins maltraités, gagna Pondichéry sans difficulté. Les Français avaient perdu 600 hommes, les Anglais 166, disproportion que nous retrouverons dans tous les combats de cette guerre, et qui s’explique par la différence dans la manière de diriger leurs feux. Les amiraux furent tous deux blessés.

Lally, parti de Karical le 24 août, avait passé le Coleroon près de Devi-Cotah ; la difficulté de ce passage l’obligea à laisser en arrière son artillerie et ses bagages. Impatient de se retrouver à Pondichéry, il y courut à la tête d’un petit détachement de cavalerie. D’Aché supposant aux Anglais l’intention de venir l’attaquer dans la rade même de Pondichéry, pendant que ses vaisseaux étaient en réparation, s’était mis sous la protection des batteries de la place. Les représentations de d’Estaing sur les funestes conséquences d’une aussi grande circonspection n’avaient pu le déterminer à reprendre la mer et à risquer un second engagement ; vainement celui-ci lui proposa-t-il de s’embarquer lui-même à la tête d’un détachement considérable de troupes de terre ; l’amiral était décidé à ne plus livrer de combat de cette campagne. À peine arrivé