Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 2.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et bêtes s’y précipitèrent. Le lendemain, le passage de deux rivières présenta de grandes difficultés pour le transport de l’artillerie et des bagages ; et il fut fort heureux que les Tanjoréens eussent abandonné leur poursuite. Des noix de coco étaient la seule nourriture des soldats : encore était-ce le plus petit nombre qui réussissait à s’en procurer. Après la prise du fort Saint-David, Lally s’était laissé aller à dire publiquement qu’il ne comptait plus prendre de repos tant qu’un seul Anglais demeurerait dans la Péninsule ; maintenant il marchait seul au milieu des siens, en proie à de sombres réflexions, sentant cruellement l’humiliation de cette retraite. Pendant la route, il fut informé de la présence de la flotte française dans la rade de Pondichéry ; il apprit en même temps la résolution prise par le comte d’Aché qui la commandait de s’en retourner sans délai à l’île de France. Il dépêcha aussitôt le comte d’Estaing à Pondichéry avec mission de faire auprès de l’amiral français les plus instantes démarches pour le décider à abandonner ce projet. Le 28, l’armée française, arrivée à Karical, aperçut la flotte anglaise mouillée à l’embouchure de la rivière.

Après l’engagement que nous avons raconté, l’escadre anglaise avait mouillé à une lieue au nord de Sadras ; l’escadre française, moins maltraitée, la 15 milles plus avant. Les Anglais levèrent l’ancre aussitôt qu’ils le purent, se dirigèrent sur le fort Saint-David sans réussir à l’atteindre, et le 28 mai