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descente à Karical ne pouvait être à craindre tant que la flotte française tenait la mer ; et la prise de Tanjore devait fournir plus de munitions que l’assaut n’en consommerait. À plusieurs reprises il insista sur ce dernier parti. La majorité objecta qu’avant de songer à de nouvelles conquêtes territoriales il fallait avant tout conserver ce que l’on possédait déjà. La retraite fut donc résolue pour la nuit suivante.

Monakyee, bientôt instruit de la décision des Français, résolut d’essayer de les surprendre avant leur départ. Le 10 août, il sort de Tanjore à la tête de 10,000 hommes et des différents corps anglais ; et, sans être découvert, prend position pour l’attaque qu’il médite. Au point du jour, les avant-postes français aperçoivent 50 cavaliers, marchant au pas, et se dirigeant vers le camp. Interrogés par les sentinelles, ils répondent que leur intention est d’offrir leurs services au général français. Comme leur petit nombre n’inspire aucune crainte, quelques soldats les conduisent au quartier du général ; ce dernier qu’on venait d’éveiller, sort de sa tente. Le chef des Tanjoréens, se détachant de sa troupe, qui fait halte, s’avance vers lui. Au même instant, un des cavaliers, ivre d’opium, d’un coup de pistolet met le feu à un caisson, qui saute en emportant l’homme et le cheval ; l’explosion jette l’alarme dans tout le camp, les soldats prennent les armes à la hâte. Le chef de la troupe s’était au même moment précipité sur Lally, il lui porte sur la tête un coup de