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pagne au moment où les Français avaient atteint Karical : elle était composée de 2,500 cavaliers et de 5,000 Cipayes disciplines à l’européenne. Monakyee, généralissime de Tanjore, en prit le commandement. Le roi, à la première nouvelle de l’attaque dont il était menacé, avait demandé des secours au nabob du Carnatique, aux Anglais de Madras, au commandant de Tritchinopoly, même à plusieurs polygards avec lesquels il était en guerre. La régence de Madras ni le nabob n’étaient ; point en état de lui en fournir directement ; mais le commandant de Tritchinopoly, Caillaud, fut autorisé par la régence à agir comme il le jugerait convenable. Celui-ci, dont le caractère était hardi et entreprenant, se hâta de diriger sur Tanjore un détachement de 500 Cipayes et de 300 Cooleries. Les Cooleries sont un petit peuple, habitant les bois et les forêts entre Tritchinopoly et le cap Comorin ; leur nom, qui signifie voleur, exprime, dit-on, à merveille leur caractère ; leur arme principale est une pique de dix-huit pieds de long : habiles dans l’art de l’embuscade, parfois ils volent ou tuent dans une nuit la plus grande partie des chevaux d’une armée ennemie. Les polygards, à l’instigation des Anglais, suspendirent les hostilités ; ils permirent même à leurs Cooleries d’entrer au service du roi de Tanjore, qui en enrôla 4,000. Le 24 juillet, les deux armées furent en présence. Les Tanjoréens étaient postés derrière un ruisseau qui couvrirait leur front ; ils en furent chassés par l’artillerie française et se