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prétendirent qu’il devait être de moitié dans les profits de Fischer. Continuant à manquer de tout, il s’adressa aux Hollandais de Négapatam, il leur demanda de l’argent, des munitions et des vivres ; les Hollandais, effrayés, lui fournirent 200 quintaux de poudre, et s’engagèrent à procurer à ses agents toutes les facilités possibles pour acheter des vivres ; ils s’excusèrent quant à l’argent, affirmant qu’eux-mêmes en manquaient. Près de Nagore se trouvait la pagode de Riveloor, célèbre dans l’Inde. Lally se laissa persuader que cette pagode renfermait de grandes richesses, soigneusement cachées par les brahmes ; que les statues qui l’ornaient étaient d’or et d’argent massif. Dans cette idée, il bouleversa le temple de fond en comble, et en arracha les idoles qu’il fit briser ; mais on ne découvrit aucun trésor, et ces statues se trouvèrent de matière commune, argentée ou dorée à la surface. La pagode renfermait bien une grande quantité de riz, mais encore dans ses gousses, il ne put être d’aucun usage. À l’approche de l’armée française, tous les brahmes s’étaient enfuis. La crainte, l’inquiétude qu’ils éprouvaient sur le sort de leur divinité en ramenèrent plusieurs, qui se hasardèrent à venir prendre quelques informations à ce sujet. Lally, toujours dominé par ses idées de guerre européenne, s’obstina à voir en eux des espions ; les traitant comme tels, il en fit attacher six à la bouche d’autant de canons.

L’armée du roi de Tanjore s’était mise en cam-