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l’en extraire il faut un long travail et quelques instruments dont les Français n’étaient point pourvus. Les soldats, affamés, fouillèrent toutes les maisons sans rien trouver : irrités, ils mirent le feu à la ville, et ce fut à grand-peine que deux magasins de poudre furent sauvés. Ce fut seulement à Karical, après une marche de 100 milles anglais, que fut faite la première distribution régulière de vivres ; là aussi, un brahme se présenta, de la part du roi de Tanjore, avec des propositions de paix. Lally le renvoya avec la demande péremptoire des 5,600,000 roupies, à payer sur-le-champ. Il envoya en même temps un détachement considérable pour s’emparer de Nagore : ville opulente à 4 milles de Négapatam, faisant un commerce considérable, et renfermant dans son sein grand nombre de riches négociants. Lally les menaça du pillage, espérant qu’ils se croiraient heureux de s’en racheter au moyen d’une forte rançon ; mais ceux-ci avaient eu le temps de mettre en sûreté leur argent et leurs effets précieux ; ils n’offrirent qu’une très faible somme. Le général français s’avisa alors de mettre aux enchères, d’affermer le pillage et les contributions de cette ville ; et Fischer, hardi partisan, qui commandait les hussards, l’obtint au prix de 200,000 roupies : secours temporaire, qui eut de grands inconvénients pour Lally. Ses ennemis se hâtèrent de profiter de l’occasion pour lui renvoyer ces imputations de corruption et de vénalité dont lui-même était tellement prodigue ; ils