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pour prendre le commandement en second des troupes françaises, le marquis de Conflans qui avait toute sa confiance. À cette époque, dans la crainte que cette mesure ne fût attribuée à un sentiment de jalousie, il n’avait pas osé rappeler Bussy. Mais se croyant au-dessus de ce soupçon après la prise du fort de Saint-David, il envoya tout aussitôt à ce dernier l’ordre de se rendre sans délai à Pondichéry. Les représentations de M. de Leyrit, du jésuite Lavaur, des membres du conseil, enfin de tous ceux qui connaissaient le pays, ne purent le faire changer de résolution.

Lally laissa 600 hommes de son régiment et 200 Cipayes pour former un camp d’observation sous Pondichéry. La flotte française vint mouiller le 17 juin dans la rade de cette ville, et le lendemain l’armée entra en campagne. Mais les moyens de transport étaient aussi défectueux que lors de l’expédition sur Saint-David ; les indigènes, se rappelant ce qui s’était passé à cette époque, au lieu d’offrir leurs services ou de venir vendre des vivres, s’enfuyaient à l’approche des Français. Seize rivières à passer entre Pondichéry et Karical, rendez-vous général des troupes, rendirent leur marche extrêmement pénible. L’absence de moyens de transport, l’effroi qui faisait fuir les indigènes, firent manquer les vivres, et l’armée à son arrivée à Devi-Cotah n’avait rien mangé depuis vingt-quatre heures. On s’attendait à trouver des vivres dans cette place ; mais le riz était encore dans ses gousses, et pour