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triompher : les districts de l’ouest et du nord, évacués par les Anglais, demeuraient sans défense ; ils eurent d’abord l’idée de s’en emparer et d’en percevoir les rentes, qui ne laissaient pas que d’être considérables ; à la vérité cette opération devait être lente, difficile. D’un autre côté, le roi de Tanjore avait souscrit au profit de la Compagnie, en 1751 une obligation de 3,600,000 roupies pour se délivrer des Français et de Chunda-Saheb ; il était encore débiteur de cette somme, parfaitement suffisante pour assurer le succès de l’entreprise. Le conseil de Pondichéry à l’unanimité fut donc d’avis d’attaquer d’abord le royaume de Tanjore, de s’emparer de la capitale, ou au moins d’obtenir du roi le paiement de sa dette. « C’est notre seule ressource, » dit le gouverneur. — « La Providence elle-même nous offre cette ressource, » dit le jésuite Lavaur. — « Chaque coup de canon que nous tirerons, ajouta un conseillers nous vaudra 20,000 louis. » Dans cette circonstance, Lally se laissa guider par les conseils des personnes au courant des affaires de l’Inde ; par malheur il refusa de les écouter sur un autre sujet non moins important. Par suite d’idées toutes faites, de préjugés apportés de France, il ne voulait pas d’une alliance avec le subahdar, dont il ne comprenait nullement les avantages, ou pour mieux dire qui lui semblaient autant de déceptions mises en avant par Bussy pour se faire valoir et se maintenir dans son poste. Dans cette persuasion, et dès son arrivée, il avait envoyé dans le Deccan,