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le moment était venu d’obtenir la meilleure capitulation possible. Un parlementaire se rendit au camp de Lally, porteur des conditions demandées ; Lally insista pour que la garnison se rendît à discrétion. Les portes du fort lui furent ouvertes ; il y fit son entrée à la tête d’une compagnie de grenadiers. La garnison fut envoyée prisonnière de guerre à Pondichéry, et la démolition des fortifications du fort Saint-David commença immédiatement. Cuddalore s’était rendue le 6e jour. D’Estaing, par ordre de Lally, se présenta devant Devi-Cotah, qui ouvrit aussitôt ses portes. L’armée française retourna alors à Pondichéry, où Lally fit son entrée solennelle, et un Te Deum fut chanté avec beaucoup de pompe. Malheureusement l’éclat de ce succès cachait mal de grands embarras : le trésor était vide ; M. de Leyrit, gouverneur de Pondichéry pour la Compagnie, déclara que passé quinze jours il ne se chargerait plus de nourrir ni de payer l’armée.

Lally songeait à attaquer Madras, tentative qui présentait de grandes chances de succès. Une partie des fortifications de cette place n’avaient pas été rétablies depuis le dernier siège ; de plus les troupes anglaises, découragées par la prise successive de Cuddalore, Saint-David et Devi-Cotah, ne faisaient pas craindre une très vigoureuse résistance. La véritable difficulté était de se procurer l’argent nécessaire à cette opération ; toutefois Lally et le conseil de Pondichéry ne désespéraient pas d’en