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chéry pour hãter leur marche en redoublant d’énergie pour l’emploi des mêmes moyens.

Le fort Saint-David était devenu une place importante par le grand nombre d’ouvrages qu’on y avait successivement ajoutés. Il avait 6 bastions garnis chacun de 12 canons, et un ouvrage à corne qui en avait 3 ; il était entouré d’un fossé que remplissait au besoin d’eau la rivière de Tripalore ; sa garnison était composée de 1,600 Cipayes et de 619 Européens. Lally avait sous ses ordres 2,500 Européens et autant de Cipayes. Le siège commença dans la nuit du 15 mai par un feu très vif, auquel les assiégés répondirent. Les ouvrages extérieurs furent rapidement emportés. Le 30, Lally avait poussé ses batteries jusqu’au pied du glacis ; il éleva 3 batteries nouvelles. Les Cipayes, soit par la désertion, soit par le feu de l’ennemi, étaient réduits à 200 ; le service était devenu très pénible pour les Européens. Les Anglais avaient été trop prodigues de leur feu dès le commencement du siège ; ils commençaient à manquer de poudre, et 20 canons étaient hors de service. Les citernes étaient détruites par les bombes, l’eau des fossés n’était pas potable ; le feu des assiégeants acquérait une supériorité de plus en plus marquée ; l’espoir de la garnison ne reposa bientôt plus que sur l’arrivée de la flotte. Mais le 1er juin ils découvrirent la flotte française. La crainte qu’elle ne débarquât des troupes détermina le commandant du fort à assembler un conseil de guerre ; l’avis unanime fut que