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porté des troupes à Pondichéry. D’après les intentions du ministère, Lally devait commencer les opérations par l’attaque du fort Saint-David. La flotte mouilla le 28 avril devant le fort ; Lally avec 22 vaisseaux se dirigea aussitôt vers Pondichéry, où il arriva le même jour sur les cinq heures du soir. Son arrivée fut signalée par un accident qui pouvait sembler de mauvais présage. Les canons qui lui firent le salut ordinaire, par une négligence singulière, se trouvèrent chargés à boulets. Le vaisseau qu’il montait reçut cinq boulets, dont trois le traversèrent de part en part, et les deux autres endommagèrent ses agrès. Lally procéda avec une grande hâte au débarquement ; avant la nuit, le comte d’Estaing, depuis si fameux dans la guerre d’Amérique, à la tête d’un détachement de 1,000 Européens et de 1,000 Cipayes, était déjà en marche vers Saint-David. À la vérité, ce détachement était dépourvu de vivres et de guides ; il s’égara, et n’atteignit sa destination qu’à sept heures du matin, les soldats à demi morts de fatigue et de faim. Le lendemain, un autre détachement rejoignit le premier avec des vivres et du canon de gros calibre ; celui-ci, commandé par le marquis de Soupire. Dès le 1er mai, Lally se trouva en personne devant le fort. À peine arrivé, il prit le commandement du siège, et envoya d’Estaing prendre position devant Cuddalore. Cette ville n’avait subi aucun changement depuis l’attaqua conduite par Dupleix qu’elle avait soutenue une douzaine d’an-