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le prince Édouard, abattre la puissance anglaise dans l’Inde, conquérir les colonies anglaises de l’Amérique. » La seconde partie de ce plan ayant été adoptée, Lally fit un plan d’opérations qu’il présenta au ministère, et que ce dernier goûta. La Compagnie des Indes l’ayant appris, sollicita ardemment le ministre de mettre Lally à la tête de l’expédition projetée. Le ministre aurait voulu confier à un autre l’exécution des projets de Lally. Il montra à se rendre aux désirs de la Compagnie française une hésitation qui fait honneur à sa pénétration, à sa connaissance des hommes. Lally, demandé par la Compagnie des Indes, appuyé à la cour, recommandé par un mérite réel comme militaire, fut pourtant nommé au commandement de l’expédition ; celui de la flotte fut confié au comte d’Aché. Le ministère et la cour avaient conçu les plus grandes espérances de cette expédition ; on n’en attendait pas moins que la destruction immédiate de tous les établissements anglais dans l’Inde.

La flotte quitta le port de Brest le 4 mai 1757. En ce moment une fièvre épidémique exerçait de grands ravages dans cette ville ; les vaisseaux en quittant le port l’emportèrent au lieu de lui échapper ; 300 hommes de l’équipage et de l’armée d’expédition moururent dans la traversée de Brest à Rio-Janeiro. La flotte demeura deux mois dans ce dernier port ; quand elle en partit, l’épidémie continuait ses ravages. À l’île de France, elle fut grossie de deux vaisseaux qui l’année précédente avaient