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quatre armées s’y trouvaient réunies ; celle de Nizam-Ali, celle du subahdar, dont ce même Nizam-Ali avait le commandement, celle de Bassalut-Jung, enfin celle des Mahrattes sous le commandement de Balajee-Row. On s’attendait à de grands événements ; mais la présence de Bussy à la tête d’une poignée d’Européens suffit pour leur donner une direction toute autre que celle qui paraissait probable.

Comme nous l’avons dit, le ministère français, après la rupture de la paix, s’était décidé à faire partir une grande expédition pour l’Inde, où il espérait porter un coup décisif à la puissance anglaise. La flotte était composée de 1 vaisseau de 74, de 10 autres de 36 à 60 canons, et d’une frégate ; elle portait un corps de troupes de 1,130 hommes, et un grand nombre de volontaires. Le comte de Lally-Tollendal fut nommé gouverneur-général des possessions françaises dans l’Inde, avec des pouvoirs fort étendus. Le comte de Lally appartenait à une de ces familles irlandaises conduites par leur fidélité aux Stuarts sur un sol étranger. On peut dire de lui qu’il avait été soldat en naissant ; à sept ans, il comptait déjà comme capitaine dans le régiment irlandais de Dillon, dont son père était colonel-commandant, son oncle colonel propriétaire ; à huit ans, il les accompagna au siège de Gironne. Le père avait dit : « Il faut que l’enfant connaisse au moins l’odeur de la poudre. » À douze ans, le jeune Lally fit le service de la tranchée au siège de Barcelone : le vieux père, content de la con-