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des détachements pénétrèrent dans la forêt, se frayant un chemin avec la hache et le feu. Arrivé en vue du fort central, il partagea son armée en quatre divisions, chacune munie d’une pièce de canon, et devant attaquer simultanément les quatre tours des angles. Rangaroo était là avec toute sa famille et ses plus fidèles compagnons, comme le sanglier au milieu de ses petits ; autour de lui se pressaient 250 hommes en état de porter les armes ; les femmes et les enfants, qui attendaient au milieu des cris et des larmes la décision de leur sort, montaient à plus du double. Le 24 janvier, au point du jour, les 4 pièces de canon battirent à la fois les quatre tours du fort ; à neuf heures, plusieurs brèches considérables existaient déjà ; munies d’échelles, les têtes de colonnes des quatre divisions se présentent pour donner l’assaut aux quatre côtés du fort. Les premiers qui se présentent sont renversés ; d’autres les remplacent qui ont le même sort, et de même pendant une heure. La retraite est alors ordonnée. Bussy fait recommencer à battre les murailles, les brèches sont élargies. Les assiégeants gravissent plus aisément cette fois ; mais le courage, ou pour mieux dire la rage des assiégés, redouble : c’est le désespoir de la bête fauve qui se sent forcée dans sa tanière. Quelques uns montent sur le sommet de la muraille, saisissent à bras-le-corps le premier assaillant qui se présente, et se précipitent avec lui au bas de la muraille, entraînant dans leur chute