Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient produit un bénéfice de 171 pour cent ; celui de ces quatre nouveaux voyages ne fut que de 87 et demi. Toutefois, l’esprit de suite et de persévérance que ce nouveau mode d’administration tendait à faire prévaloir dans les entreprises de la Compagnie ne devait pas manquer d’amener des résultats favorables.

Profitant de l’invitation qui lui en était faite par le firman que nous venons de citer, Jacques Ier se décida à envoyer un ambassadeur au grand Mogol. Le choix tomba sur sir Thomas Roë, chevalier, homme d’un esprit éclairé et d’une grande modération de caractère. La lettre du roi d’Angleterre au grand Mogol était ainsi conçue : « Ayant eu connaissance de vos bonnes dispositions à notre égard et à celui de nos sujets, par le grand firman où vous enjoignez à tous vos capitaines, à tous les officiers de vos douanes de veiller au bien-être de nos sujets anglais, dans quelques lieux qu’ils arrivent, afin qu’ils puissent trafiquer et commercer sans aucune sorte d’empêchement ou de molestation ; ayant appris, en outre, les différents articles du traité conclu entre Sheik Suffee, gouverneur de Guzerate en votre nom, et notre bien-aimé sujet Thomas Best, agissant en notre nom, nous avons jugé convenable d’envoyer auprès de vous un ambassadeur qui puisse traiter et statuer en grand sur toutes les matières dont il y aura lieu a s’occuper par rapport à cette bonne et amicale correspondance qui vient de s’établir tout dernièrement entre nous,