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charte, d’où date une si grande époque dans l’histoire d’Angleterre, était en tout semblable à ces autres chartes, appelées d’incorporation, que le gouvernement accordait alors avec une grande facilité à toutes les associations commerciales. Elle constituait les aventuriers sous le nom de « Compagnie des marchands de Londres faisant le trafic aux Indes orientales. » Elle leur accordait le monopole du commerce de tous les pays au-delà du cap de Bonne-Espérance et du détroit de Magellan ; la faculté d’exporter chaque année 30,000 livres en or et en argent ; l’exemption de tous droits de douanes pour les exportations qui devaient fournir aux chargements des quatre premiers voyages ; enfin la même exemption de tous droits de douanes pour l’importation des marchandises de l’Inde jusqu’à l’expiration de la charte ou du privilège de la Compagnie. Elle interdisait à tous sujets anglais le commerce dans l’étendue intérieure des limites tracées à la Compagnie, à moins d’autorisation de cette dernière. Enfin elle confirmait le mode de gestion et de gouvernement des affaires adopté par les souscripteurs du fonds social, mode qui consistait à faire administrer les affaires de la Compagnie par un comité composé de vingt-quatre personnes et d’un président. Les membres de ce comité et son président devaient être nommés annuellement à la majorité des voix par les souscripteurs du fonds social. La durée du monopole était fixée à une période de quinze années ; cependant, dans le cas où