Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

côté en 1582 et 1596. La première, après un combat malheureux avec des vaisseaux espagnols, se vit forcée de retourner dans les ports d’Angleterre, par manque de vivres. Les vaisseaux de la seconde furent poussés par la tempête sur les côtes de l’Amérique, où les équipages périrent par la faim et les maladies ; quatre hommes seulement échappèrent.

La fermeté anglaise se serait peut-être laissée décourager par tant de mauvais succès ; mais, dans l’intervalle, des expéditions dirigées dans un autre sens avaient complètement réussi. Le 13 décembre 1577, une nombreuse escadre, composée de cinq vaisseaux, mit à la voile de Plymouth ; elle était sous les ordres de Francis Drake, marin qui jouissait d’une haute réputation. Francis Drake passa le détroit de Magellan, ravagea les côtes occidentales de l’Amérique espagnole ; puis, craignant la rencontre d’une nombreuse escadre de cette nation s’il retournait en Angleterre par le même chemin, Drake forma le hardi dessein de traverser l’océan Pacifique et de revenir en Europe par le cap de Bonne-Espérance ; immense et périlleuse navigation, où il n’avait eu qu’un seul prédécesseur, Magellan. Les Moluques, dont la réputation était alors considérable en Europe, en raison des riches épices qu’elles fournissaient aux Portugais attirèrent particulièrement l’attention de Drake. Il se dirigea sur Ternore, et de là sur Ternate. Le souverain de cette dernière île se trouvait en guerre