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la première découvert un passage aux Indes par le sud-est, se prétendait en droit de s’en servir exclusivement ; le droit public de l’époque était d’accord avec cette prétention, que d’ailleurs les Portugais étaient en mesure d’appuyer par la force. Or, Robert Thorn voulait conduire ses compatriotes au même but, mais par un chemin différent, par le nord-ouest. En cas de réussite, les Anglais se seraient ainsi trouvés en possession d’un chemin pour les Indes aussi bien et au même titre que les Portugais. En conséquence, deux expéditions dirigées vers le nord-ouest durent tenter la découverte de ce passage ; toutes deux échouèrent. Une troisième expédition, sous les ordres de sir Hugh Willoughby, changeant de route, fit voile vers le nord-est ; mais une tempête horrible dispersa les vaisseaux de sir Hugh, dont elle jeta un dans le port d’Archangel. C’était le premier navire étranger qui s’y fût montré, et le capitaine se hâta d’ouvrir des relations commerciales entre l’Angleterre et la Russie. Malgré ces échecs successifs, le projet de Robert Thorn n’en fut pas moins poursuivi avec ardeur. Dans l’espace d’un petit nombre d’années, six autres voyages furent dirigés dans le même but toujours inutilement. Alors les Anglais résolurent de ne pas se laisser arrêter plus long-temps par les prétentions des Portugais, mais de pénétrer dans l’Orient par la route battue du cap de Bonne-Espérance. Deux expéditions furent successivement dirigées de ce