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de soie, des porcelaines, du vernis, et surtout du thé ; dont l’usage commençait dés lors à se répandre en Europe. Les choses en étaient là, lorsqu’un pirate nommé Theang-si-lao s’empara de la petite ville de Macao, d’où il tenait bloqués quelques uns des ports de la Chine. Il poussa même l’audace jusqu’à mettre le siége devant Canton. Sollicités par le gouverneur de la province, les Portugais accoururent au secours de cette ville, en firent lever le siége et poursuivirent le pirate jusque dans Macao même, où il se tua. Jaloux de reconnaître ce service, l’empereur donna aux Portugais cette petite île, où ils s’empressèrent de bâtir une ville qui devint l’entrepôt de leur commerce avec le Japon, car le Japon ne tarda pas à leur ouvrir ses ports.

Le Portugal, cette pauvre et petite contrée comme perdue à l’extrémité de l’Europe, régnait alors sans rivale sur une grande partie du globe. Les Portugais étaient maîtres de toute l’étendue des côtes de l’Afrique et des deux presqu’îles de l’Inde. Les ports de la Chine et du Japon venaient de leur être ouverts ; ils avaient des établissements à Ceylan, aux Moluques, dans les îles de la Sonde ; ils régnaient en souverains dans les vastes mers qui baignent ces rivages. Aucun pavillon ne s’y montrait que sous leur bon plaisir. Le petit nombre de vaisseau étrangers auxquels ils permettaient de franchir le cap de Bonne-Espérance n’y pouvaient faire le commerce qu’en subissant mille