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nombre de Portugais, il leur donna les biens de ceux des indigènes qui avaient été tués dans les combats ou qui avaient fui de la ville, et ils épousèrent les plus belles et les plus riches femmes du pays. Les princes voisins s’empressèrent de rechercher l’alliance d’Albuquerque. Le Zamorin lui-même consentit à se reconnaître vassal du roi de Portugal, à laisser élever une forteresse dans sa capitale, à expulser de ses États les marchands mahométans, à livrer son commerce entier au monopole étranger.

Les Portugais poursuivirent le cours de leurs exploits. Malacca était alors, en raison de sa situation, un des plus riches marchés de l’Inde ; de nombreux vaisseaux la visitaient incessamment, les uns venant de la Chine, des Philippines, des Moluques, les autres du Bengale, de la côte de Coromandel, de Perse, d’Arabie, d’Afrique. En 1508, Diego Lopez de Sequezza se présente avec quelques vaisseaux devant ce fameux entrepôt. La mission qu’il avait reçue du roi don Emmanuel était toute pacifique ; il ne s’en écarta pas. Mais les nombreuses conquêtes des Portugais dans l’Inde étaient de nature à inspirer de promptes défiances aux nations chez lesquelles ils se présentaient pour la première fois ; des querelles à propos de transactions commerciales s’élevèrent entre les habitants de Malacca et les marins portugais ; et de ces derniers plusieurs tombèrent sous ces redoutables poignards où les Malais semblent avoir épuisé leur génie. Don Diego,