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part de cette Compagnie à qui il n’avait pas tenu à lui d’assurer à jamais l’empire de l’Inde ; tous les malheurs nés plus tard de l’incapacité de ses successeurs lui furent impitoyablement attribués. Réduit à obtenir des arrêts de surséance contre ses créanciers, il mourut en 1763, avant d’avoir obtenu un jugement sollicité depuis 1754. Jadis, au moment où commençaient à se réaliser ses grands projets, il avait écrit aux directeurs de la Compagnie : « S’il vous faisait plaisir de vous emparer du royaume de Tanjore, rien ne serait plus facile ; ses revenus sont de 15 millions ; quand vous le voudrez, vous en serez possesseurs. » Alors, dans un mémoire écrit à l’occasion de son procès on pouvait lire ces phrases éparses : « J’ai sacrifié ma jeunesse, ma fortune, ma vie à combler de richesse ma nation en Asie ; de malheureux amis, de trop faibles parents consacrèrent tous leurs biens à faire réussir mes projets ; ils sont maintenant dans la misère… Je me soumets à toutes les formes judiciaires ; je demande, comme le dernier des créanciers, ce qui m’est dû… Mes services sont traités de fables, ma demande est ridicule, je suis traité comme le plus vil des hommes… Je suis dans la plus déplorable indigence ; le peu de bien qui me reste est saisi ; j’ai été obligé d’obtenir des arrêts de surséance pour n’être pas traîné en prison. » Et celui qui fut au moment de donner l’Asie à la France mourait trois jours après avoir écrit ces douloureuses